New publications Editions Idéaphane :

J. ELAYI
Pièges pour historie
Pi
Pièges pour historien et recherche en péril
n et recherche en péril

Paris 2004. Un volume 16x24 de 192 pages - 19€

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J. ELAYI
La face cachée de laPi
La face cachée de la recherche française

recherche française
Paris 2005. Un volume 16x24 de 224 pages - 20€

Ce livre est le témoignage et le plaidoyer d’un chercheur sur la nécessité d’une réforme en profondeur de la recherche française. La crise de la recherche a officiellement éclaté le 7 janvier 2004, début du mouvement contestataire des chercheurs, mais elle est en réalité plus ancienne et plus grave qu’on ne le dit. Tous les indicateurs convergent pour montrer le recul et la déficience de cette recherche sur le plan international. L’opinion publique a été manipulée tout au long du conflit entre les chercheurs contestataires (non représentatifs de toute la communauté scientifique) et le gouvernement. Le cœur du problème se trouve dans les dysfonctionnements de l’évaluation des chercheurs et dans certains défauts d’application de leur statut de fonctionnaire. Ce livre ose dévoiler pour la première fois la face cachée de la recherche française : il déconstruit les faux discours, pose les vrais problèmes, analyse les questions tabous et fait des propositions qui pourraient aider la recherche à sortir de la crise et à exister à nouveau sur la scène internationale.

TABLE DES MATIERES
Introduction
Chapitre I : Bénéficiaire et victime du système de recherche
Chapitre II : La crise de la recherche, version officielle à décrypter
Chapitre III : L’évolution de la crise après les Etats généraux de Grenoble
Chapitre IV : L’impossible évaluation ?
Chapitre V : Le statut de chercheur fonctionnaire est-il un « crime contre l’esprit » ?
Chapitre VI : La lutte des pouvoirs et le rôle des « hommes doubles » en sciences humaines
Chapitre VII : Faut-il supprimer les sciences humaines ?
Chapitre VIII : Quel avenir pour la recherche historique
Conclusion : Bilan d’une crise et perspective d’une réforme

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New publications :

J. ELAYI
Abdashtart I / Strato of Sidon : a Phoenician king
between Orient and Occident
A volume 16x24 of 191 pages, 2 figures and 5 plates - 54€

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J. ELAYI and A.G. ELAYI
The coinage of the Phoenician city of Sidon
in the Persian period (Vth-IVth cent. B.C.)
Two volumes 16x24 of 790 pages, 68 figures and 77 plates - 140€

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A. LEMAIRE
New aramaic inscriptions from Idumea
Volume II
A volume 16x24 of 285 pages and 69 plates - 77€

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B. GOSSE
The constitution of the biblical corpus in the Persian period,
in the continuity of biblical tradition
A volume 16x24 of 241 pages - 45€

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J. ELAYI and J.SAPIN
Fifteen Years (1985-2000) of Research on Transeuphratene
in the Persian Period

A volume 16x24 of 726 pages and 15 figures - 72€

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J. ELAYI and H. SAYEGH
A Phoenician quarter of the harbour of Beirut in the Iron III/Persian period. Archaeology and history
A volume 16x24 of 426pages and 59plates - 94€

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Transeuphratène 29, 2005

Transeuphratène 30, 2005

Transeuphratène 31, 2006

 

Transeuphratene 32, 2006

 

Transeuphratene 33, 2007

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J. ELAYI and A. LEMAIRE
West-semitic graffiti and countermarks on Greek and Near-eastern coins
(Glaux Collection) Milan 1998

 

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CRISE DE LA RECHERCHE
ET AVENIR DE L’HISTOIRE ANCIENNE DU PROCHE-ORIENT
(Information de Josette Elayi)

1) Article du Figaro, 14 février 2005, Débats et opinions
Plaidoyer pour un vrai partenariat avec le gouvernement : les chercheurs français de nouveau tentés par la rue
par Josette Elayi*

Un an après le mouvement contestataire « Sauvons la recherche » qui a remporté un vif succès auprès de l’opinion publique, les chercheurs de ce mouvement et les organisations syndicales de chercheurs ont repris le même scénario avec une nouvelle pétition « Nous sauverons la recherche ».
Ils rejettent l’avant-projet de loi de programmation et d’orientation de la recherche préparé par le gouvernement. Ils demandent « solennellement qu’un nouveau projet de loi soit élaboré, qui reprenne les recommandations et la programmation budgétaire faites par la communauté scientifique dans le texte des états généraux de la recherche ». Mais, contrairement à ce qu’ont déclaré ses auteurs, ce texte, bien qu’important, n’était nullement représentatif de toute la communauté scientifique, et les ministres François Fillon et François d’Aubert ont clairement précisé qu’ils tiendraient compte de tous les rapports qui leur étaient adressés, par tous les organismes et les personnalités du monde scientifique. La nouvelle pétition « Nous sauverons la recherche » reproche à l’avant-projet de loi de ne pas suivre à la lettre toutes les propositions du texte des états généraux, et de privilégier l’innovation et la recherche appliquée en entreprise, au détriment de la recherche fondamentale et des laboratoires publics. Ne nous y laissons pas prendre une nouvelle fois : les principales raisons qui ont provoqué ce deuxième mouvement des chercheurs sont tout autres et n’ont pas été explicitées.
Tout d’abord, ils n’acceptent pas la réforme de l’évaluation qui leur est proposée. Petit rappel : jusqu’à présent, au CNRS par exemple, le Comité National évaluait à peu près tout : les candidatures au recrutement, les promotions des chercheurs, les laboratoires, les projets, leur financement et leur suivi, et la stratégie de la recherche. Les membres de ce Comité étaient élus par les chercheurs pour deux tiers, et nommés par la Direction pour un tiers ; inutile de préciser que les listes électorales et le nominations ne reposaient pas souvent sur des critères scientifiques. Résultat : les chercheurs, c’est-à-dire les réseaux divers à l’œuvre dans ce Comité, détenaient le pouvoir. Les propositions contenues dans le texte des états généraux visaient à renforcer encore davantage ce pouvoir corporatiste.
Or, certaines des mesures figurant dans l’avant-projet du gouvernement « donnent des boutons », comme certains l’ont écrit, aux chercheurs contestataires. Premièrement, il propose que les élus ne soient plus majoritaires, mais minoritaires, et que tous les évaluateurs justifient de qualités scientifiques indiscutables. Il demande l’ouverture aux experts étrangers, la transparence des critères choisis et la publication des résultats de l’évaluation. Il propose aussi l’ajustement indispensable avec les systèmes internationaux d’évaluation, la mise en concurrence des équipes, la sélection des projets en fonction de leur pertinence, l’encouragement de l’excellence de la recherche, et la reconnaissance du mérite des chercheurs compétents par des primes diverses et des promotions. On aura bien compris que ces mesures proposées par le gouvernement, qui se justifient tout à fait d’un point de vue scientifique, visent aussi à réduire à juste titre le pouvoir corporatiste dans les organismes de recherche. Il reste à souhaiter que l’on ne tombe pas dans le travers inverse : un contrôle étatique excessif. On pourrait peut-être aborder cette réforme vitale pour l’avenir de la France avec un vrai partenariat entre les chercheurs et le gouvernement, en effectuant de part et d’autre les concessions et les efforts nécessaires pour atteindre l’objectif commun : débloquer la situation et sortir la recherche française de la grave crise où elle se trouve pour la faire de nouveau exister sur le plan international.
* Chercheur au CNRS, SHS, Section 32.

2) Article du Figaro, 27 décembre 2004, Débats et opinions
L’évaluation des chercheurs en question
par Josette Elayi*

L’évaluation constitue le problème le plus fondamental de la recherche, car elle en conditionne tous les aspects (financements, qualité et pertinence des résultats, visibilité des projets, stratégies et politique de la recherche). Presque tout le monde le reconnaît, mais personne ne s’accorde sur une procédure valable. La question est très difficile et, disons-le, touche aux privilèges de quelques-uns. On a beaucoup dit de la procédure qu’elle devait être « démocratique et effectuée par les pairs » : certes, mais comment garantir une évaluation indépendante, neutre et scientifiquement correcte ? Le rapport du CIP (Comité d’Initiative et de Proposition) du 25 octobre ne propose rien de concret pour résoudre ce problème. Il faut d’abord s’entendre sur une définition commune des critères d’évaluation d’un chercheur : si l’on veut sauver la recherche, les critères scientifiques devraient être déterminants, alors que d’autres critères avancés comme les qualités pédagogiques, la mobilité, la faculté d’intégra-tion, la participation aux travaux d’intérêt général du laboratoire etc., ne relèvent pas du registre de la recherche. L’évaluation des autres activités du chercheur et de l’enseignant-chercheur n’est pas concernée par ma proposition car elle doit reposer sur d’autres critères.
La compétence des évaluateurs devrait être assurée en permanence par leur propre évaluation, et leur indépendance garantie. La transparence de leur démarche devrait pouvoir être vérifiée par l’accès des chercheurs à toutes les pièces des dossiers d’évaluation comme cela se fait en Suède par exemple. Pour sortir du recrutement endogène et de la cooptation, une large ouverture devrait être faite aux experts extérieurs aux commissions d’évaluation, français et étrangers, ce qui se fait dans plusieurs pays et qui est tout à fait envisageable dans le contexte européen. Cette ouverture aurait aussi l’avantage de fournir des experts pour toutes les disciplines représentées. En cas de litige avec la commission d’évaluation, le chercheur devrait disposer d’un recours juridique qui statue sur le fond et pas seulement sur les vices de forme comme cela se passe actuellement avec le Conseil d’Etat.
Avant de chercher à définir les instances d’évaluation, leur composition et la durée de leur mandat comme le fait le CIP, il faut clarifier la procédure d’évaluation elle-même. Pour faciliter et assainir cette procédure, je propose d’établir une grille de lecture commune pour tous les chercheurs, une sorte de dossier à points. Il ne s’agit pas de faire de la bibliométrie comme dans les pays anglo-saxons, mais de prendre en compte tous les éléments susceptibles d’être quantifiés pour caractériser les activités des chercheurs et mettre au point une procédure adaptée à la France. Ainsi, il faudrait fixer le nombre de points à attribuer par exemple pour la publication d’un ouvrage spécialisé reconnu par la communauté scientifique internationale, pour un article dans une revue internationale avec comité de lecture, pour l’organisation d’un colloque international spécialisé, pour la commercialisation d’un brevet, pour la direction d’une thèse, pour la direction annuelle d’une équipe de chercheurs, etc.
Cette grille de lecture a besoin d’être soigneusement analysée et définie avec précision au travers d’une concertation avec tous les partenaires concernés. Le grand avantage du dossier à points réside dans le fait que l’évaluation scientifique a déjà eu lieu en amont de manière en principe objective, en tout cas beaucoup plus objective que dans le système endogène actuel. Le dossier à points mettrait fin aux appréciations subjectives, partiales et incompétentes, aux injustices, aux privilèges, aux discriminations, notamment sexistes (sans plus de nécessité de recours aux quotas), et garantirait une recherche de qualité.
La procédure du dossier à points, bien conçue et bien définie, pourrait être étendue, en l’adaptant, à tous les niveaux de l’évaluation de la recherche, y compris au conseil scientifique du pilotage stratégique, dont la compétence scientifique doit être particulièrement garantie si l’on veut qu’elle constitue une base solide pour guider le gouvernement dans sa politique de recherche.
Cette procédure permettrait aussi de régler les dysfonctionnements du statut de chercheur car cette question est indissolublement liée à celle de l’évaluation. Le soutien fort de la recherche publique par l’Etat constitue une tradition et une richesse de la France. Les aspects positifs du recrutement à vie des chercheurs sont incontestables : sécurité, stabilité, continuité, disponibilité, garantie contre les éventuelles pressions politiques ou économiques, liberté des choix stratégiques, possibilité de projets à long terme, etc. Mais comment remédier aux effets pervers qui dévalorisent trop souvent le statut du recrutement à vie : inefficacité, démotivation, paresse et médiocrité ? Que faire des chercheurs à plein temps et à vie qui sont insuffisamment productifs pour des motifs divers, et qui nuisent à la qualité de la recherche française ? Le CIP ne se pose même pas la question.
Au bout d’un laps de temps à définir avec tous les partenaires concernés (4 ans ?), sachant que tout chercheur peut avoir un « passage à vide », le dossier permettrait de comptabiliser les points obtenus par le chercheur pendant cette période, afin de s’assurer s’il doit toujours être maintenu à plein temps dans la recherche ou s’il est préférable de le réorienter. Un chercheur démotivé et improductif pourrait, tout en gardant son statut de fonctionnaire qui est un acquis social, être réorienté vers d’autres activités mieux adaptées et plus motivantes, qu’il choisirait lui-même : par exemple le transfert et l’application des connaissances dans les entreprises, la valorisation de la recherche, l’enseignement, la diffusion de l’information et de la culture scientifique, l’administration ou même un autre secteur de la fonction publique.
On pourrait ajouter à ces mesures des primes de recherche substantielles (et non symboliques comme par le passé), des crédits incitatifs pour des projets particuliers, et une revalorisation des carrières, qui deviendraient alors plus attractives pour les jeunes et les chercheurs étrangers. Le résultat de toutes ces mesures serait une recherche efficace et de qualité, faite par des chercheurs à plein temps, sécurisés et motivés. Ce serait donc une recherche compétitive sur le plan international.
* Chercheur au CNRS.